Devenir franchisé ou master-franchisé en Algérie est un défi que de plus en plus d'entrepreneurs décident de relever. Malgré une réglementation encore floue, les réseaux se développent et le concept de franchise attire de plus en plus. Tour d'horizon.
Un marché qui n'est pas exempt d'écueils
On dénombre une centaine d'enseignes franchisées en Algérie. Cela peut sembler beaucoup, mais le Maroc par exemple, en accueille quatre fois plus. En effet, les Algériens sont encore assez méfiants vis à vis de toutes les formes de commerce en réseau. Investis dans l'idée d'une économie locale, beaucoup d'entre eux voient encore l'implantation d'une enseigne étrangère comme une invasion commerciale, sans réaliser que la franchise fait vivre des entrepreneurs locaux, à la tête de sociétés algériennes. Si ces préjugés tendent à disparaître avec le temps, d'autres facteurs viennent limiter l'expansion de la franchise.
La réglementation concernant la franchise n'existe pas en Algérie. Ce vide juridique n'empêche pas les enseignes de recruter des master-franchisés, mais les incitations manquent. Les autorités actuelles cherchent à limiter les importations et, dans leur quête d'une économie algérienne plus indépendante, négligent les effets positifs de la franchise sur le développement économique d'un pays.
Toujours est-il que le marché algérien reste attractif : les classes moyennes consomment de plus en plus, et le goût pour les grands magasins et les centres commerciaux se développe à grande vitesse. Ainsi, de grandes marques internationales viennent régulièrement s'installer en Algérie. Profitant des liens historiques entre les deux pays, les franchiseurs français sont au premier rang des enseignes qui franchissent le pas. Cependant, il reste encore à faire sortir les enseignes du centre-ville et des quartiers chics comme Sidi Yahia.
Les réseaux qui marchent en Algérie
Tati compte ouvrir entre 15 et 20 magasins en Algérie dans les trois prochaines années. L'enseigne déplore cependant la relative difficulté de trouver des espaces commerciaux aussi aisément que dans les pays du Moyen-Orient où elle développe actuellement son réseau. Cependant, le jeu en vaut la chandelle. Le directeur international de la marque, Pierre Havransart, s'est en effet félicité des ventes du magasin d'Alger, qui sont supérieures de 20 % à celles de la moyenne des points de vente de France métropolitaine.
Une autre marque de mode accessible, Gémo, s'intéresse à l'Algérie dans le cadre de son développement à l'international. Pour les pays comme la Suisse, la Belgique, la Tunisie et l'Algérie, le franchiseur privilégie les contrats d'affiliation. Le groupe cimentier Lafarge rencontre un succès certain dans l'expansion de son réseau de supermarchés de matériaux de construction à travers l'Algérie. L'enseigne devrait compter une vingtaine d'emplacements à travers le pays, et développe également un concept de magasins sur des surfaces plus réduites, pour permettre aux clients des centres-villes de s'approvisionner.
Le spécialiste du marquage publicitaire et de la signalétique Pano s'intéresse également à l'Algérie. Déjà présente à Bouzareah et à Kouba, l'enseigne s'installe cette année dans un autre quartier d'Alger, avant de se diriger vers la ville de Bejaia. Pano compte ainsi accélérer son développement autant en France que sur le continent africain.
La Rédaction, Master Franchise ©